Le Processus Complet de Fabrication du Miel: De la Ruche à la Table
Etape 1 : La récolte du nectar par les abeilles
Tout commence par le va-et-vient des abeilles, les butineuses plus
exactement, qui s’envolent de la ruche jusqu’aux fleurs
environnantes pour y récolter le nectar (ou le miellat dans certains
cas) qu’elles stockent dans une petite poche située dans leur
abdomen appelée jabot.
Les butineuses une fois gorgées de ce liquide principalement fait
d’eau et de sucre, rentrent à a ruche et y déversent le nectar
contenu dans leur jabot. Il est instantanément réceptionné par
d’autres abeilles, les manutentionnaires, qui le transformeront en
miel.
A noter que le nectar est différent en fonction des plantes dont il
provient. Ses caractéristiques sont propres à chaque espèce de fleur
qui le sécrète et donnent au produit final, le miel, sa couleur, son
goût, ses arômes et ses propriétés.
Etape 2 : La transformation du nectar en miel
Une fois à la ruche le nectar passe d’abeille en abeille, de bouche
en bouche, ce processus s’appelle la trophallaxie. Par un processus
chimique complexe de déshydratation, d’épaississement et
d’enrichissement en substances nutritives, notamment en enzymes, le
nectar se transforme peu à peu en un liquide proche du miel.
Etape 3 : la déshumidification du miel
Au stade ultime de ce processus, la dernière abeille dépose le
liquide dans les alvéoles de cire pour son stockage final. Pour
autant le processus n’est pas terminé. Le liquide est encore chargé
d’eau, pas loin de 50%, ce qui le rend vulnérable à la fermentation.
Afin de palier à cela, dans une ambiance chaude à l’intérieur de la
ruche (37°C de moyenne), les abeilles battent des ailes et ventilent
le miel pour faire diminuer sa concentration en eau afin de la
ramener à 18 %. Ainsi le miel atteint un état stable et durable.
Etape 4 : l’operculation et le stockage du miel
Une fois le taux d’humidité descendu à 18 % le miel contenu dans
chaque alvéole est enfin arrivé à maturité. Les abeilles operculent
alors les alvéoles remplies de miel avec une fine couche de cire
produite par leurs glandes cirières. Il est ainsi protégé de
l’oxydation et garde une certaine fraîcheur durant son stockage.
Etape 5 : La transhumance des abeilles
Les transhumances consistent à déplacer les colonies d’abeilles au
fil de la saison afin de suivre les floraisons, récolter les
différents nectars présents dans l’environnement et produire ainsi
différents miels. En Provence et dans beaucoup d’endroits de France
et d’ailleurs, l’apiculture professionnelle s’organise ainsi. Il
s’agit de charger les ruches sur un camion à la tombée de la nuit,
lorsque toutes les abeilles sont rentrées à la ruche, et de les
transporter de leur rucher de départ jusqu’à leur prochaine
destination et leur prochain garde-manger à ciel ouvert. Ces
mouvements d’abeilles s’apparentent à une vraie aventure où les
aléas peuvent être nombreux (crevaisons, embourbements, animaux
sauvages traversant la chaussée, fatigue accumulée...). Être
apiculteur c’est aimer l’aventure, en voici une bonne dose au
travers de ces trajets nocturnes périlleux !
En ce qui concerne l’exploitation, ce processus s’organise avec un
petit camion équipé d’une grue de manutention des ruches. Les
transhumances s’organisent principalement selon un gradient
altitudinal : la saison démarre sur le littoral pour progressivement
déplacer les ruches en altitude et suivre les différentes floraisons
des massifs environnants pour culminer en haute-montagne avec la
production du miel de rhododendron.
6. L'Extraction du Miel
Lorsque les fleurs visées pour un certain type de miel commencent à
se faire rares ou qu’il faille amener les abeilles ailleurs pour
viser une nouvelle floraison, il est temps de récolter. La récolte
consiste à décoller les hausses (la partie supérieure de la ruche),
retirer les abeilles sur les cadres de miel (nous concernant, par un
processus mécanique à l’aide d’un souffleur), et remplacer la hausse
récoltée par une nouvelle à remplir. Une fois en main, les hausses
sont empilées sur le camion direction la miellerie ! Qu’il est
joyeux et jouissif de récolter des hausses pleines de miel malgré le
poids et l’effort ! A l’inverse le moral est bas et le travail
harassant quand la récolte est maigre. Nous les apiculteurs,
pourrions nous comparer facilement au moment de la récolte à un
pêcheur qui remontrerait son filet plus ou moins rempli de poissons…
Etape 7 : L’extraction du miel
Une fois le miel arrivé en miellerie, la prochaine étape consiste à
retirer l’opercule de cire avant de d’extraire le miel. Les cadres
des hausses sont passés l’un après l’autre dans une machine à
désoperculer dans laquelle des lames précisément réglées découpent
l’opercule de cire qui tombe dans un bac disposé sous la machine.
Certains apiculteurs continuent à faire ce travail avec un simple
couteau bien aiguisé et une bonne dose d’huile de coude !
Les cadres de miel libérés de leur opercule de cire sont ensuite
placés dans un extracteur qui agit comme une centrifugeuse. Le miel,
par rotation des cadres, s’extrait des alvéoles et coule le long des
parois de l’extracteur pour terminer sa course dans un bac
récepteur.
Dans ce bac, le miel opère sa décantation. Les impuretés remontent à
la surface et le miel déjà pratiquement propre est pompé par le fond
pour être envoyé vers des fûts ou des maturateurs en inox. Ceux-ci
sont équipés de plusieurs filtres mécaniques de différentes mailles
qui achèvent son filtrage. Là le miel poursuit sa maturation pendant
plusieurs jours pour être parfaitement propre et enfin prêt à être
mis en pot.
Etape 8: La mise en pot
Nous utilisons une pompe doseuse associée à une table tournante qui
sont tellement utiles et pratiques pour procéder à la mise en pot du
miel ! Le miel liquide est directement mis en pot. Le miel crémeux
passe par une phase de cristallisation (on le place en chambre
froide à une température comprise entre 12 et 14°C) et grâce à une
technique de brassage pendant plusieurs jours à l’aide d’un malaxeur
plongé dans le miel, celui-ci prend une texture onctueuse et
fondante, parfait pour être tartiner !
Voilà, vous savez tout (ou presque...) sur la magie de la
fabrication du miel et son incroyable voyage du nectar de la fleur
jusqu’au pot dans votre placard ! Vous comprenez peut-être aussi un
peu mieux le dur labeur des abeilles (et de l’apiculteur) pour vous
permettre de déguster ces merveilleux délices de douceur.
Profitez-en tant qu’il en est encore temps car si le miel local et
de qualité se fait de plus en plus rare, la situation pourrait
s’aggraver dans les années à venir avec les bouleversement
climatiques en cours et les atteintes toujours plus nombreuses à
l’environnement...
Ah, attends, n'oublions pas le pollen!
Les abeilles collectent le pollen lors de leurs voyages de butinage
et le rapportent à la ruche sur leurs pattes arrière dans des
structures spécialisées appelées corbeilles à pollen. Lorsqu'elles
entrent dans la ruche, ces particules de pollen sont méticuleusement
stockées dans des cellules de rayon par les abeilles ouvrières, où
elles sont mélangées à du nectar et des enzymes pour préserver leur
valeur nutritionnelle. Ce pollen stocké, souvent appelé "pain
d'abeille", sert de source de protéines vitale pour la ruche,
notamment pour le développement des jeunes abeilles.
Les apiculteurs peuvent récolter ce pollen en plaçant des pièges
spécialement conçus à l'entrée de la ruche, qui retirent
délicatement une partie du pollen des pattes des abeilles
lorsqu'elles entrent. Riche en protéines, vitamines, minéraux et
antioxydants, le pollen d'abeille est très prisé comme complément
alimentaire. On lui reconnaît des bienfaits potentiels pour la
santé, notamment le renforcement du système immunitaire, la
réduction de l'inflammation et l'apport d'énergie. Des pratiques de
récolte durables garantissent qu'il reste suffisamment de pollen
pour les besoins nutritionnels des abeilles.